Face à de pareilles urgences, la réponse des pouvoirs publics est tout sauf suffisante. Quelle efficacité peut avoir l'action indigente d'un ministère de la Culture dont le budget 2014, en baisse de 2,6 milliards d'euros, privilégie davantage le spectacle vivant, les arts urbains ou l'enseignement artistique plutôt que la restauration des monuments historiques (à peine 300 millions d'euros) ou l'entretien et l'animation des grands établissements culturels (Louvre, Musée d'Orsay, Fontainebleau, Versailles, la Comédie-Française...) qui ont vu leurs dotations diminuer de 2,5 % pour la troisième année consécutive ?
Si la France veut demeurer à la hauteur de son admirable héritage historique, conserver son rayonnement culturel international et maintenir son rang parmi les destinations touristiques les plus fréquentées, notre pays doit se réarmer en se dotant de moyens autrement plus considérables. L es crédits accordés à la rue de Valois doivent être augmentés et enfin sanctuarisés à hauteur de 1 % au moins du budget de la Nation, et se concentrer prioritairement vers des politiques de conservation et de valorisation de notre patrimoine historique. Ce plan Marshalll doit s'accommagner d'une politique culturelle volontariste qui trouvera sa traduction dans des mesures techniques simples : élargissement des capacités pour l'Etat de se rendre acquéreur de biens culturels vendus aux enchères afin d'éviter leur dispersion et ainsi enrichir nos collections publiques ; modification du Code de l'urbanisme pour réprimer les atteintes à notre capital culturel et lutter contre la dégradation de nos paysages et de nos villes ; pérenniser les financements affectés à la sauvegarde de nos monuments et de nos oeuvres d'art, en complétant les crédits publics et ceux du mécénat par un dispositif national de financement participatif qui garantira un soutien populaire permanent...