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Karim Ouchikh
Président du SIEL,
Conseiller municipal et d’agglomération de Gonesse,
Conseiller régional Ile-de-France.
Tous à Paris le 12 décembre pour défendre notre civilisation !
Le mardi 12 décembre prochain à 18 h 30, Karim Ouchikh organise un rassemblement pacifique « d’indignation » devant les grilles du Palais-Royal – près du Conseil d’État -, pour défendre l’identité chrétienne de la France : croix de Ploërmel, crèche de Béziers, marché de Noël à Paris, églises délaissées, délabrées, vendues ou démolies, prix Laïcité à l’égérie des Femen… Il y a, selon lui, une volonté très claire de remettre en cause les repères qui structurent notre univers collectif, de remettre en cause notre modèle de civilisation, en particulier dans sa composante chrétienne.
Le 12 décembre prochain, tous à Paris pour défendre nos croix et nos symboles chrétiens
Défendons notre civilisation !
Le 12 décembre prochain, tous à Paris
pour protéger nos croix et défendre nos symboles chrétiens
Dans La France contre les robots, Bernanos accusait la civilisation moderne d’être « une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure ». Cette modernité régressive, encouragée par les puissances de l’argent qui furent admirablement dénoncées par Péguy, accélère ces dernières semaines sa formidable entreprise de désintégration de notre civilisation en saccageant les repères ancestraux qui structurent notre univers collectif : destruction de la croix de Ploërmel scellée sur le monument de Jean-Paul II, ordonnée par le Conseil d’Etat ; interdiction par cette même juridiction de toute installation de crèche dans l’enceinte de la mairie de Béziers ; dégradation de nos églises que l’absence d’entretien régulier condamne à la fermeture, prélude bien souvent à leur vente ou à leur démolition programmées; suppression du marché du Noël à Paris, d’une exemplarité toute relative, qui dénote cependant la volonté insidieuse de la municipalité socialiste d’éradiquer de la capitale la présence de tout symbole chrétien ; ‘‘prix de la Laïcité 2017’’ décerné à Anna Shevchenko, figure de proue des Femen, ces activistes de la décadence qui se sont particulièrement illustrés en profanant la cathédrale Notre-Dame de Paris....
Une contre-offensive s’impose pour enrayer très vite la progression de cette vaste opérationde déstabilisation idéologique de notre civilisation, non pour instaurer un quelconque Etat clérical mais pour défendre un modèle de société qui placerait enfin au cœur de son identité intrinsèque la prééminence du fait culturel chrétien, cette clé de compréhension de notre héritage historique sans laquelle nul ne saurait discerner la réalité de l’être français ; avec aussi pour objectif de redéfinir notre rapport à la laïcité, notamment en incluant le fondement chrétien dans le Préambule de la Constitution de 1958, afin d’enraciner l’application de ce principede neutralité des pouvoirs publics dans son écosystème culturel authentique et ainsi éviter les errements calamiteux des juridictions administratives...
Ceux qui croient au ciel et ceux qui n’y croient pas, ceux qui demeurent pareillement attachés aux autres composantes, - gréco-latine, juive ou née des Lumières -, de notre socle identitaire, doivent se rassembler autour de cette noble cause et s’unir pour redonner un sens authentique à notre modèle de société aujourd’hui à bout de souffle, sans quoi le nihilisme matérialiste et le totalitarisme islamique, ces frères siamois du chaos mondial, ne cesseront de prospérer en jouant des faiblesses d’une France qui peine actuellement à se protéger.
Le mardi 12 décembre prochain à 18 heures 30, place du Palais-Royal à Paris, face au Conseil d’Etat, le SIEL organise un rassemblement de protestation, en présence d’éminentes personnalités, pour manifester notre indignation collective, protéger nos croix et défendre nos symboles chrétiens. Soyons nombreux, tous ensemble, à sonner le tocsin !
A Ploërmel, la France vit sous la menace d’un assassinat judiciaire
Place du Palais Royal, on juge impossible de tolérer la présence à Ploërmel d’une croix qui orne un monument installé depuis plusieurs années, dans l’emprise du domaine public, en hommage au pape Jean-Paul II. Peu importe, pour les juges du Conseil d’Etat, la bienveillance des habitants de cette petite commune du Morbihan qui refusent de voir dans cette statue la manifestation d’un quelconque retour au cléricalisme ou même l’avis du sculpteur russe qui a conçu cette œuvre avec la volonté légitime d’en préserver l’intégrité artistique !
Une fois de plus, quelques magistrats ont donné corps à l’idéologie laïciste, cette maladie endémique qui appauvrit notre identité collective et stérilise notre modèle de société. Au nom d’un principe de laïcité qui voudrait interdire toute présence dans le domaine public d’un signe ou d’un emblème religieux, le Conseil d’Etat a fait injonction à la ville de Ploërmel de retirer dans un délai de six mois la croix qui surplombe la statue du pontife romain. Mais en dévoyant toujours plus l’application de ce principe d’organisation des pouvoirs publics ! Car en effet si le principe de laïcité oblige l’Etat et les collectivités locales, dans l’accomplissement de leurs attributions, au respect d’une stricte neutralité à l’égard des Églises, il n’impose nullement une telle discipline dans l’espace public, lequel demeure cette agora ouverte à l’expression de tous les courants de pensée, au premier rang desquels le christianisme.
A dire vrai, le christianisme ne saurait se réduire à sa seule dimension confessionnelle. Depuis des siècles, en France comme partout en Europe, le christianisme a façonné nos paysages, notre culture, notre univers de pensée. Notre civilisation en somme ! En bonne logique, le christianisme bénéficie à mes yeux d’un privilège de civilisation qui confère au fait culturel chrétien une légitimité historique incontestable sur notre territoire et donc une prééminence manifeste aussi bien dans notre inconscient collectif que dans la définition de l’être français. Autrement dit, si toutes les cultes sont formellement égaux devant la loi, les religions ne sont certainement pas égales entre elles au regard de notre mémoire nationale, précisément en raison de ce statut culturel particulier réservé au christianisme. En est-il autrement d’ailleurs en Algérie avec l’islam, en Israël avec le judaïsme ou en Thaïlande avec le bouddhisme, trois pays parmi tant d’autres dont nul ne songerait à contester les réalités de civilisation qui y dominent !
Nombreux sont ceux qui perçoivent intuitivement la centralité du fait chrétien en France et qui partagent même le désir d’en conforter la prégnance culturelle sur notre sol, - sans jamais prétendre toutefois instaurer un quelconque Etat confessionnel, ni évincer les autres composantes de notre héritage indivis, de nos racines gréco-latine au legs juif, en passant par les apports du siècle des Lumières -, mais peu pressentent le poids des résistances idéologiques opposées par ceux qui, bien que largement minoritaires, refusent de porter un regard charnel sur les réalités identitaires de notre pays. Face à cette oppression totalitaire qui avance toujours masquée, je sens pourtant un vent de révolte se lever.
Le pays réel accepte de moins en moins, je crois, cette chape de plomb médiatico-judiciaire et réclame un réarmement moral et spirituel de notre pays, avec pour objectif de réenchanter un modèle de société aujourd’hui aseptisé, insipide, à bout de souffle, précisément parce que celui-ci renie les fondements culturels authentiques qui structurent l’inconscient collectif français. Inclure la prééminence du fait culturel chrétien dans le préambule de la Constitution et modifier corrélativement la loi du 9 décembre 1905, après un large débat démocratique, permettrait à coup sûr, selon moi, de contextualiser le sens véritable à donner au principe de laïcité, d’éviter les dérives jurisprudentielles des juridictions administratives et de revitaliser notre modèle de société pour le rendre à nouveau désirable auprès de tous ceux qui souhaitent sincèrement communier à l’âme de la France.
Gravée sur le socle de la statue de Ploërmel figure cette célèbre parole de Karol Wojtyła : « N’ayez pas peur ! ». Alors que cette interpellation évangélique résonne plus que jamais à travers le monde, n’ayons pas peur à notre tour de donner rendez-vous aux Français avec eux-mêmes en ce début de XXIème siècle, n’ayons pas peur de nous livrer collectivement à cet indispensable travail d’anamnèse afin de redéfinir, à l’issue de cette vaste entreprise d’introspection nationale, les contours d’une identité française qui ne doit jamais négliger les défis de ce temps ! Je crois pour ma part que la France ne se réconciliera vraiment avec elle-même que lorsqu’elle aura enfin accepté de reconnaître la dimension largement chrétienne de son être. Comme au fond la Pologne, ce grand pays catholique qui, en parfaite harmonie avec son identité chrétienne, vient de proposer officiellement aux autorités de notre pays un asile politique posthume à Jean-Paul II, en offrant d’abriter sur son sol la statue de ce dernier, avant qu’elle ne soit vandalisée… France, fille ainée de l’Eglise, pourquoi n’es-tu pas fidèle aux promesses de ton baptême ?
Manifeste pour une Nouvelle France
La France est en proie à une crise existentielle inédite. Jamais sans doute notre pays ne s’est senti à ce point diminué mondialement, déclassé économiquement, tourmenté culturellement. Elu sur les décombres d’un paysage politique qu’il a largement contribué à atomiser, Emmanuel Macron s’active à appauvrir notre tissu industriel, à précariser nos populations les plus fragiles et à bouleverser, chaos migratoire aidant, les grands équilibres ethnico-culturels de notre pays. Plus grave encore : en accélérant l’intégration de notre pays dans une hypothétique ‘‘Europe souveraine’’, tout en affaiblissant méthodiquement l’autonomie de nos collectivités territoriales, le chef de l’Etat embarque la France dans une chimère post-nationale, avec la bénédiction des banques, des think-tanks américains et des forces communautaristes de tout poil.
Comptant sur la puissance d’un Système politico-médiatique voué à le servir, Emmanuel Macron entend appliquer une politique ouvertement marquée du sceau de l’idéologie libérale-libertaire qui le conduira progressivement à déréguler notre économie, à démanteler nos services publics et à anéantir les repères collectifs qui structurent notre inconscient collectif, de l’institution militaire aux communes, du modèle familial traditionnel aux ‘‘fondamentaux’’ de l’Histoire de France. Nombreux sont ceux qui, parmi nos compatriotes, ne se résignent pas à de si sombres perspectives : à ceux-là, je propose un chemin nouveau, celui du rassemblement sincère de tous les Français, par-delà les clivages partisans dépassés, pour œuvrer au redressement de la France et à la prospérité de notre peuple, autour de quelques priorités fortes.
Cette ambition pour la France repose sur un double objectif. Hors de nos frontières, la France doit redevenir une puissance respectée sur la scène internationale, une puissance d’équilibre qui œuvre activement à la construction d’une grande Europe, une Europe rayonnante, consciente des richesses extraordinaires de sa civilisation, une Europe forte qui protège les peuples de notre continent contre les menaces de ce temps. Réconciliée avec elle-même, conjuguant intelligemment, au sein d’une démocratie décentralisée, l’autorité de la puissance publique avec la créativité des acteurs privés, la France doit renouer en son pré-carré avec une prospérité économique durable, respectueuse des grands équilibres écologiques, qui garantirait le bien-être collectif de notre peuple, sans jamais négliger les préoccupations des plus démunis de nos compatriotes.
Une France puissante, forte de son indépendance retrouvée
La voix de la France porte toujours hors de nos frontières : héritière d’une histoire prestigieuse et d’une civilisation singulière, puissance mondiale ayant vocation à pondérer les rapports de force au sein du concert des nations, la France doit retrouver pour ce faire des marges de manœuvre aujourd’hui perdues et optimiser ses leviers de puissance naturels pour rétablir son rang international.
Notre pays doit sincèrement jouer la carte européenne en demeurant clairement au sein de l’Union européenne, de la zone euro et de l’espace Schengen, à la condition toutefois de modifier radicalement la logique de fond qui gouverne actuellement la construction européenne. A l’issue d’un processus de refondation historique des traités européens, parfaitement praticable, les institutions de Bruxelles devront fonctionner selon un modèle confédéral respectueux des Etats souverains, nos frontières intérieures devront être rétablies pour compléter et consolider celles qui délimitent Schengen et la zone euro devra être pilotée politiquement afin que la monnaie européenne soit enfin mise au service de l’économie réelle. Pour gagner la considération de nos partenaires et asseoir notre autorité politique au sein de l’UE, notamment vis-à-vis de l’Allemagne, notre pays s’attachera à retrouver rapidement sa puissance économique, sans laquelle notre souveraineté institutionnelle ne serait que fictive : la France dispose parmi les forces vives de la nation, - des entreprises aux collectivités locales -, des ressources et des talents considérables qui ne doivent plus être bridés par un Etat, aujourd’hui obèse, qui sera appelé demain à assainir durablement ses finances, à exorciser ses tentations jacobines et à recentrer ses attributions selon une logique purement régalienne.
Pour peser réellement sur l’échiquier mondial, renouer avec sa grandeur d’antan et lutter contre les nouvelles hégémonies, de la Chine à l’Inde, du totalitarisme islamique aux GAFA, la France devra retrouver son statut de puissance respectée en restaurant une politique étrangère offensive, en Afrique et au Moyen-Orient notamment, qui ne soit inféodée ni aux Etats-Unis, ni à la Russie, et en dotant notre Défense nationale de moyens puissants, avec pour objectif d’émanciper nos forces armées de la tutelle américaine, en quittant pour cela le commandement intégré de l’OTAN.
Les richesses de notre espace francophone, les ressources du soft power français, notre important réseau diplomatique et culturel, nos possessions maritimes étendues, nos atouts en matière agricole, notre immense savoir-faire technologique, - notamment dans les industries spatiale, nucléaire, ferroviaire, militaire -, nos partenariats stratégiques d’avenir, de l’Union latine à l’Union méditerranéenne, sont autant de leviers naturels que la France doit mobiliser avec discernement pour amplifier son potentiel de puissance partout dans le monde.
Une France désirable, fière de son identité partagée
La France ne peut aspirer à se redresser sans éprouver de l’estime pour elle-même. La France doit s’aimer pour être aimée de ses enfants. Trop rapidement confondue avec la République et avec le cortège de ‘‘valeurs’’ qui accompagne notre régime institutionnel, la France est devenue aujourd’hui un être passablement désincarné, dévitalisé, sans âme, qui suscite désormais une large désaffection parmi nos compatriotes et une indifférence non dissimulée chez celles et ceux qui, venant d’autres cieux, entendent s’installer sur notre sol.
La République est laïque mais la France est chrétienne. Affirmer l’existence d’une identité française singulière, ouverte au monde et confiante dans les ressources de notre génie national, c’est d’abord rappeler le christianisme bénéficie en France d’un privilège de civilisation qui lui confère une prééminence culturelle certaine, laquelle ne diminue en rien l’apport des racines juive et gréco-latine à notre héritage historique ou la contribution léguée par la philosophie des Lumières à notre modèle de société pluriséculaire. En bref, s’il existe une égalité des cultes devant la loi, il ne saurait y avoir d’égalité des religions devant la mémoire : notre conception trop étroite de la laïcité devra dès lors se plier à cette évidence historique qui implique naturellement aucune volonté d’instaurer en France un quelconque régime confessionnel.
La redéfinition de l’être français en ce début du XXIème siècle est donc une priorité d’action d’une urgence absolue qui doit permettre à nos compatriotes, en ces temps si troublés, de questionner notre identité collective, au besoin en la reconfigurant, pour mieux se l’approprier, mais aussi de se projeter avec confiance dans l’avenir, en éprouvant un amour charnel pour notre patrie.
Un vaste débat national doit être ainsi engagé, sereinement, pour déterminer précisément le contenu de notre identité nationale appelée à réenchanter très vite un modèle républicain aujourd’hui à bout de souffle. La mise en œuvre d’une politique d’enseignement ambitieuse, fondée sur la transmission des savoirs fondamentaux et des vertus de notre histoire, combinée à une vaste entreprise de réarmement culturel, permettront de faire échec également à l’idéologie consumériste, à l’individualisme contemporain et à l’hédonisme qui dévastent tant l’esprit et le cœur de nos compatriotes. Dans le même ordre d’idées, la puissance publique devra enfin se donner les moyens d’endiguer l’expansion anxiogène d’un islam conquérant qui enracine en France, bien au-delà de la simple pratique cultuelle de ses fidèles, un contre-modèle de société étranger aux modes de vie et aux valeurs de notre civilisation européenne qu’il conviendra de ce fait de mettre au pas sans plus tarder.
Mais rien ne sera possible en ce domaine si notre pays ne se décide pas, dans un même élan, à neutraliser véritablement le péril migratoire, en toutes ses formes, avec pour double objectif d’enrayer le phénomène souterrain de substitution de peuples qui est à l’œuvre sur notre territoire et de garantir l’homogénéité culturelle qui doit cimenter plus que jamais notre population.
Une France bienveillante, qui protège et qui libère
La France a toujours fait preuve de combativité, cette force de caractère qui lui a permis de résister aux hégémonies, de vaincre les totalitarismes et de surmonter de épreuves de l’Histoire. Ce trait de personnalité est inséparable d’une autre dimension constitutive de l’être français que notre pays a trop souvent négligé ces dernières années : la bienveillance, cette disposition d’esprit qui protège les êtres fragiles et qui libère les énergies, individuelles et collectives.
S’appuyant sur les vertus de la loi juste et sur les ressources considérables de la puissance publique, la France se doit de prêter attention au sort des personnes fragiles et des corps intermédiaires vulnérables qui composent notre société, dans le souci bien compris de préserver le Bien commun. La France bienveillante est celle qui protège les plus faibles, personnes âgées, malades ou handicapées, qui tend la main à ceux qui ont besoin d’un accompagnement transitoire, étudiant ou chômeurs, qui consolide le maintien des services publics et le fonctionnement des collectivités locales. La France bienveillante est aussi celle qui protège les consommateurs de l’appétit des prédateurs économiques, qui résiste aux prétentions des multinationales dont les géants du numérique, qui soutient les salariés, les paysans, les commerçants et les artisans contre les ravages de la société productiviste contemporaine, qui préserve nos ressources naturelles, nos paysages et notre patrimoine historique ; la France bienveillante est celle enfin qui n’oublie jamais de protéger la vie de la conception à la mort naturelle, de défendre la dignité humaine contre les dérives de la marchandisation du corps, de sanctuariser la famille contre les expériences de transgression sociale.
Protégeant les faibles contre les puissants, la France doit aussi œuvrer à l’épanouissement de nos libertés pour donner libre cours aux ressources de son génie propre. La sécurité des biens et des personnes, - contre les faits de délinquance ordinaire, les actes criminels ou les entreprises terroristes -, est la première des libertés fondamentales : notre pays doit en garantir la préservation intangible, tout comme doivent être protégées la liberté d’expression et la pluralité des opinions dans les grands médias, sur internet ou sur les réseaux sociaux. La liberté d’entreprendre doit être préservé des archaïsmes syndicaux, des corporatismes obsolètes, du poids de la réglementation administrative et de la pression des prélèvements obligatoires. Dotées d’une véritable autonomie financière et administrative, pourvues d’un nouveau maillage territorial, les collectivités locales doivent redevenir le cadre d’expression démocratique le plus précieux. Echelon de base de notre société, la famille ne doit plus souffrir des attaques répétées dont elle est trop souvent victime : fruit de l’union d’un homme et d’une femme, la famille doit être respectée dans son autonomie financière et dans la liberté des parents à éduquer leurs enfants.
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Malgré les signes de faiblesse que notre pays manifeste parfois, j’ai foi en la France, cette puissance spirituelle éternelle, cette terre admirable qui abrite tant de merveilleuses œuvres de l’esprit. La France reste toujours à mes yeux un grand pays, ouvert au monde, riche d’une civilisation vénérable à nulle autre pareille ; un pays qui conserve plus que jamais sa capacité à faire entendre sa voix singulière, mais qui doit se livrer pour ce faire à un examen de conscience collectif sans lequel il échouera à résoudre les fragilités qui desservent gravement son potentiel de redressement. Forte de son indépendance, fière de son identité, garante de ses libertés, soucieuse de la protection des plus faibles, la France ne peut se tromper de chemin. Notre beau et vieux pays peut compter sur le dévouement intact d’une majorité de nos compatriotes qui refuseront toujours de sacrifier la grandeur de la France sur l’autel des ambitions partisanes médiocres, y compris lorsque celles-ci qui se parent des faux habits de la modernité et de la jeunesse.
« Peut-être que le chemin que je montre à la nation est-il celui d’un avenir où l’Etat sera juste et fort, où l’homme sera libéré, où la France sera la France, c’est-à-dire grande et fraternelle ! ». Tel fut en somme le projet pour la France exposé par le général de Gaulle en 1953, lors d’une conférence de presse, dans des termes qui n’ont pas pris une ride depuis. Telle est la vision généreuse de l’avenir de la France que je cultive également, celle d’une France souveraine et populaire, attachée à l’autorité de l’Etat et à l’autonomie des forces vives de la Nation, une France qu’il nous faut restaurer ensemble, sans ignorer les contingences du temps présent, pour faire échec aux artisans du chaos identitaire, aux partisans de l’effacement international de notre pays et aux forces du renoncement politique.
"Il faut s’emparer de la question identitaire sans état d’âme"
Karim Ouchikh, vous êtes le président du SIEL. Quel est votre diagnostic politique sur le mal français ?
La France est en proie à une crise existentielle inédite. Pour la plupart de nos compatriotes, - Français de souche comme ceux qui le sont de fraîche date -, notre modèle de société ne suscite plus guère d’attractivité, ni de passions, car il est perçu par tous comme étant totalement aseptisé, parfaitement dévitalisé. Il importe donc de réenchanter le modèle français en conduisant d’abord une politique de civilisation ambitieuse pour notre pays et en rappelant ensuite que la France ne se réduit pas à la République. La République n’est que le vêtement institutionnel jeté sur le corps sacré de la France. De ce point de vue, j’aime à préciser que je suis personnellement monarchiste. Il faut rappeler que les monarchies fonctionnent harmonieusement en Europe : Angleterre, Suède, Belgique, chaque fois la monarchie pourvoit, grâce au principe héréditaire, à ce supplément d’âme dont les peuples ont besoin ; un supplément d’âme qui n’a rien d’éthéré car il répond, en France plus qu’ailleurs, à cette quête de sens, à ce rapport charnel à notre terre sans lequel les Français ne se reconnaissent plus véritablement comme tels.
Mais l’islam n’est-il pour rien dans cette crise existentielle ?
Bien sûr, le deuxième ressort de cette crise, c’est l’expansion anxiogène d’un islam décomplexé et conquérant, qui impose de moins en moins subrepticement un contre-modèle de société, capable de séduire des centaines de milliers de nos compatriotes ; une religion qui est la seule en réalité à provoquer sur notre sol des troubles à la concorde civile. Ne nous y trompons pas : cet islam se nourrit avant tout du vide spirituel et moral qui épuise la France. Si l’on veut provoquer un reflux de ce tsunami confessionnel et culturel, qui provoque des conversions à l’islam de nombreux Français de souche, il faut d’abord combler ce vide spirituel et moral qui est en nous, Français, en accordant enfin au fait culturel chrétien un privilège de civilisation.
Quelle organisation politique demain pour l’islam en France ?
Je suggère de réserver à l’islam un traitement cultuel différencié en régulant l’exercice pratique de cette religion dans un cadre concordataire, ce qui implique de revenir sur la sacro-sainte loi de 1905 organisant la séparation de l’Eglise et de l’Etat. De même que le concordat de 1801 a permis une expression régulée et pacifiée de la religion juive en France, il faut instaurer un rapport directif et volontairement intrusif entre la Puissance publique et l’islam de France afin d’en organiser le fonctionnement paisible. Concrètement, des élections seraient organisées à l’échelle départementale permettant d’élire des personnalités irréprochables, dans des conditions précises, qui seraient enfin représentatives des musulmans de France. Ces ‘’élus’’ départementaux se réuniraient en une assemblée nationale, laquelle désignerait un représentant légitime à l’échelle hexagonale qui serait l’interlocuteur officiel des pouvoirs publics. Cette assemblée se verrait soumettre l’approbation solennelle d’une charte des valeurs qui serait un socle identitaire non négociable, afin de fonder les modes d’exercice cultuel et culturel de l’islam en France de manière compatible avec nos modes de vie.
Et cette charte ?
Mon obsession est de trouver la voie, celle de la sagesse, qui permettrait d’éviter la guerre civile larvée qui guette notre pays, si rien n’est fait. Cette Charte rappellerait à tous nos compatriotes, à tous les ressortissants étrangers présents sur notre territoire et au monde, quelle est l’identité française, ce qu’est l’être français. A mes yeux, la France est le produit d’un héritage composite : nos racines latines se mêlent à nos racines juives, lesquelles se croisent avec nos racines chrétiennes, - cette composante culturelle si prépondérante -, sans omettre l’apport philosophique né au siècle des Lumières. Evoquer la place centrale de nos racines chrétiennes dans notre imaginaire collectif n’implique aucune aspiration à l’émergence d’un Etat confessionnel, mais simplement le désir, placé au cœur de chaque Français, de restaurer un lien charnel avec la patrie, avec une France qui ne renierait pas la dimension chrétienne de son identité. L’inconscient collectif français demeure fortement marqué, dans son histoire, dans son architecture, dans ses arts, dans ses œuvres de l’esprit, en bref par l’intensité de cette présence culturelle chrétienne qui participe également à l’épanouissement de notre Bien commun.
Observez la configuration de nos paysages, la toponymie de nos villages, le particularisme de nos traditions, tout ceci s’est épanoui au rythme de la vie de nos paroisses. La morale, l’institution du mariage, le respect des plus faibles s’enracinent à partir d’une vision du monde ensemencée par la religion catholique, laquelle vision humaniste se trouve consignée dans la doctrine sociale de l’Eglise. Même la laïcité est un principe tiré des Evangiles. Notre socle anthropologique d’inspiration largement chrétienne fait partie aussi de cet héritage indivis qu’il nous faut rappeler sans cesse, parce qu’il est constitutif de l’être français.
Tous ces éléments doivent être évoqués, discutés, sans aucun tabou, dans un élan d’introspection collectif qui serait le prélude à un vaste débat national qui définirait ce qu’est l’être français au XXIème siècle, à un moment d’ailleurs où notre capital identitaire est attaqué de toute part, aussi bien par la mondialisation que par l’islam. C’est au prix de ce grand rendez-vous des Français avec eux-mêmes qu’il nous sera possible de concevoir cette charte des valeurs à partir de laquelle nous pourrons enfin rebâtir un authentique modèle d’assimilation à la française, lequel n’a rien à voir avec le modèle multiculturaliste anglo-saxon qui atomise tant les sociétés américaine ou britannique. Si nous y parvenons, nous aurons réalisé alors, à l’égard des millions de musulmans présents sur notre sol, une entreprise considérable qui aura sans doute une portée universelle. De toute façon, on ne peut plus continuer à fuir les angoisses identitaires qui tourmentent nos compatriotes en mettant lâchement la poussière sous le tapis !
La question identitaire ne vous fait pas peur ?
Non seulement elle ne me fait pas peur, mais je crois qu’il faut s’emparer de la question identitaire sans état d’âme. Le Système s’applique à nous détourner de cette entreprise de redressement moral et spirituelle en nous attirant sur d’autres terrains (chômage, précarité sociale, équilibre des comptes publics…) ou en utilisant à plein les « industries de l’hébétude » justement dénoncées par Renaud Camus (école dévaluée, activités de divertissements, télévision…). Du pain et des jeux ! Ce n’est pas nouveau. Les Jeux Olympiques organisés à grand frais par la France en 2024 vont participer de cette volonté de sidération de nos compatriotes au moment même où notre civilisation se meure et que notre peuple s’effondre dans ses grands équilibres ethnico-culturels…
C’est cette perspective qui justifiait l’alliance du SIEL que vous dirigiez avec le FN…
Mais cette alliance avec le FN vous le savez, a tourné court par la volonté de Marine Le Pen qui a opéré une mutation profonde de la ligne du FN. Plutôt que d’adopter pour son parti une ligne politique identitaire qui l’invitait à respecter les ‘’fondamentaux’’ de la civilisation française, elle a fait le choix de se plier au modèle politique national-républicain qui s’accommode parfaitement du Système libéral-libertaire, cette idéologie mortifère que les vents mauvais de la mondialisation nous imposent depuis des décennies. Après avoir eu besoin de Florian Philippot pour structurer cette ligne politique, elle a décidé de se séparer de son numéro deux. Marine Le Pen va-t-elle pour autant renoncer à ses chimères de gauche après ce divorce au sommet ? Se pose aussi la question de ses travers personnels (propension à l’autoritarisme, brutalité humaine, allergie au dialogue…) qu’elle devra absolument exorciser si elle veut encore peser demain dans le débat politique. Aujourd’hui, pour ces raisons, je ne crois guère à une alliance possible du FN avec d’autres formations politiques de droite, tant les motifs de méfiance réciproques demeurent considérables.
De ce point de vue, j’œuvre depuis longtemps à l’émergence d’une force politique nouvelle, - souverainiste, conservatrice et éprise de libertés -, qui serait le pendant en France du Fides hongrois, du PIS polonais ou de l’UDC suisse. Avec pour ma part cette volonté, chevillée au corps, d’émanciper cette force nouvelle du FN et de LR, ces deux partis qui stérilisent la droite française depuis trop longtemps…
Dernière question à laquelle vous n’êtes pas obligé de répondre : je me suis laissé dire que vous étiez devenu chrétien, vous-même ?
Oui, je suis devenu catholique romain voici quinze ans ; lors de mon baptême, j’ai choisi le prénom de Jean-Paul. Ma conversion est intervenue à l’âge adulte ; je suis né et j’ai grandi dans une famille musulmane mais dont la pratique religieuse était très superficielle ; nous vivions dans un univers quasi-sécularisé, empreint d’une faible religiosité culturelle. C’est bien en France que se trouvent mes racines véritables car je n’ai passé en Algérie, le pays d’origine de mes parents, guère plus de huit mois tout au long de ma vie, au fil de courts séjours. Est-ce cela qui m’a permis de recevoir plus facilement la grâce, lorsque le doigt de Dieu s’est posé sur mon front ?
J’ajoute que j’ai toujours été attiré par les églises, par leur intérieur comme par le sentiment de paix intérieure qui s’y dégage. D’ailleurs, enfant, ma mère me mettait sous mon oreiller de la musique sacrée pour m’aider à m’endormir. Aujourd’hui, elle n’admet guère ma conversion religieuse qui demeure pour elle une meurtrissure profonde, un arrachement familial. On n’aborde jamais ce sujet entre nous, ce qui aggrave ma peine intérieure.
Au fond, les valeurs de ce pays que j’aime tant, cette France où je suis né, où j’ai passé mon enfance, cette terre que j’ai appris à découvrir avec passion et que je tente de servir de diverses manières, tout cela a dû préparer mon adhésion intime à la foi chrétienne : à quoi s’ajoutent, comme ressorts décisifs expliquant ma conversion religieuse, mes rencontres fortuites avec des fidèles catholiques qui étaient dotés d’une foi rayonnante, et le choc spirituel considérable que fut pour moi les JMJ de Paris en 1997 qui ont radicalement modifié mon regard sur le monde et sur moi-même.
Vous parlez de racines : peut-on les choisir ?
Lorsque les hasards de la vie vous conduisent à assumer plusieurs identités, il y a un effort d’introspection à mener pour discerner en vous-même les traits authentiques de votre personnalité. Personnellement, j’ai choisi de hiérarchiser mes appartenances culturelles plutôt que de les mettre sur un même plan, ce qui m’évite le tourment des conflits identitaires intérieurs. Mes racines kabyles sont présentes dans mon cœur, et je ne les trahirai jamais. Mais elles restent secondes. J’ai choisi naturellement de mettre mes racines françaises au sommet de mon existence et, prolongement naturel, de servir mon pays du mieux possible, à travers notamment de mes engagements accomplis au service de la Cité. Ce choix est donc à l’opposé de celui réalisé par nombre de nos compatriotes qui, bien souvent, ont préféré placer les origines de leurs parents avant leur appartenance française, au risque de compromettre définitivement le fragile processus de leur assimilation au sein de notre communauté nationale.
Votre conversion au christianisme a-t-elle une signification politique ?
Non, absolument pas ! C’est un acte de foi personnel. Cela étant, on peut parfaitement faire le choix d’être français en gardant la foi musulmane. Mais le fidèle musulman doit alors interroger les modes d’expression publique de sa foi afin que sa pratique religieuse ne heurte pas autrui et soit conforme aux standards de notre civilisation européenne : respect absolu de la dignité humaine, égalité rigoureuse entre les hommes et les femmes, respect des individus les plus vulnérables, attention à la condition animale (ce qui pose la question de l’abattage rituel…), liberté de conscience et liberté de conversion... Sans oublier l’impératif absolu à mes yeux de respecter les modes de vie et les pratiques vestimentaires du pays d’accueil : les boubous ou les djellabas, par exemple, peuvent être portés dans un cadre domestique ou à l‘occasion de manifestations familiales, mais ils doivent être prohibés dans l’espace public car ces usages vestimentaires ne correspondent en rien aux traditions européennes. De la même façon, les lieux de culte musulmans doivent être fréquentés et administrés de manière compatible avec le respect de notre ordre public. En un mot comme en cent, la pratique de la foi musulmane doit s’exercer discrètement de telle manière qu’elle ne heurte pas les traditions propres à la société française. D’un point de vue politique, il s’agirait en somme de mettre ni plus ni moins l’exercice du culte musulman sous la tutelle de la puissance publique : ceux qui ne voudraient pas se plier à un tel régime volontariste ne seraient plus les bienvenus en terre de France et seraient appelés alors à la quitter pacifiquement.
Propos recueillis par l’abbé G. de Tanoüarn
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